Knysna : le fantôme qui hante encore Éric Abidal

Ghnitcha
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Éric Abidal

 

Presque quinze ans après la débâcle de Knysna, Éric Abidal n’a toujours pas digéré l’épisode qui a marqué l’histoire du football français. Dans une interview pour Carré, l’ancien défenseur est revenu sur ce naufrage collectif, pointant du doigt des décisions qu’il juge encore aujourd’hui incompréhensibles.

Un vestiaire en ébullition


L’histoire est connue : un vestiaire sous tension, l’exclusion brutale de Nicolas Anelka après une altercation avec Raymond Domenech, et une équipe qui décide de faire front… en refusant de s’entraîner. Mais selon Abidal, tout a commencé bien avant la fameuse grève. Il raconte une discussion tendue avec le sélectionneur après la défaite contre le Mexique.

« Après le match, on a eu une réunion avec Patrice Evra et Domenech. Je lui ai dit : ‘Coach, vous avez laissé un blanc de sept minutes avant de charger Anelka. Normal qu’il le prenne mal. Si vous voulez le sanctionner, mettez-le sur le banc, c’est plus logique que de l’expulser à 23h, seul en Afrique du Sud. Et si quelque chose lui arrivait, vous auriez dit quoi ?’ »

Pour lui, l’exclusion d’Anelka n’était pas seulement une sanction sportive, mais une décision arbitraire qui a mis le feu aux poudres.

Raymond Domenech, un silence coupable ?


Abidal
ne s’arrête pas là. Il accuse l’ancien sélectionneur de ne pas avoir défendu son joueur face aux instances. « Trois mois après, Domenech, assis à côté de moi en commission de discipline, lâche : ‘Je n’ai jamais entendu Anelka dire ces mots-là.’ Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ? Pourquoi avoir laissé la Fédération en faire un bouc émissaire ? »

Pour Abidal, tout a été orchestré en coulisses, et des décisions ont été prises sans que personne n’assume réellement la responsabilité.

Une grève pas si « grève » ?


Autre point de discorde : la fameuse scène du bus. Si les médias ont relayé l’image d’une équipe en pleine mutinerie, Abidal nuance : « Oui, on est restés dans le bus, mais après on est descendus, on a signé des autographes, et on est retournés à l’hôtel. L’entraînement prévu n’était qu’une séance de récupération. Dans l’hôtel, on avait tout ce qu’il fallait pour s’entraîner. Mais ça, personne ne le dit. »

Un règlement de comptes médiatique


Abidal
estime avoir été l’une des cibles privilégiées des médias après l’affaire. « J’ai été traîné dans la boue sans raison. J’ai été convoqué en commission de discipline, mais aucune sanction. Pourquoi ? Parce que je disais la vérité. On a voulu me faire porter le chapeau. »

Il évoque également l’intervention de figures politiques comme Roselyne Bachelot et Rama Yade, qui, selon lui, n’ont jamais perçu de tensions internes. « Pourtant, certains noms ont été jetés en pâture, d’autres ont été protégés. Pourquoi ? Parce qu’on dérangeait. »

Quinze ans après, l’affaire Knysna continue d’alimenter les débats. Mais pour Abidal, une chose est sûre : la vérité n’a jamais été totalement mise sur la table.

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