Être gardien numéro deux, c’est déjà pas facile. Mais quand on joue pour l’un des plus grands clubs du monde, la pression atteint des sommets.
Prenez Altay Bayindir, par exemple. En décembre, il était la cible des moqueries après avoir encaissé un but directement sur un corner de Son Heung-Min à la 88ᵉ minute, lors d’une défaite crève-cœur 4-3 de Manchester United contre Tottenham en quart de finale de la Carabao Cup.
Un mois plus tard, tout a changé. Lors du troisième tour de la FA Cup, face à Arsenal, le même Altay était encensé comme "notre héros" par son entraîneur Ruben Amorim, après une victoire aux tirs au but (1-1 après prolongations).
Des hauts, des bas, et un arrêt légendaire
Depuis son arrivée à United en septembre 2023 pour 4,3 millions de livres, en provenance de Fenerbahçe, le Turc de 26 ans a surtout fait des apparitions en coupes. En tout et pour tout : quatre matchs cette saison. Pas de quoi devenir une légende… sauf que.
Après la débâcle face à Tottenham et les doutes qui planaient sur ses capacités, Bayindir a éclaboussé de son talent l’Emirates Stadium. Même après l’expulsion de Diogo Dalot à la 61ᵉ minute, il a tenu bon, emmenant son équipe jusqu’aux tirs au but.
"Le football, c’est une question de cycles et de moments," a déclaré Ruben Amorim, philosophe. "En une semaine, tout peut changer. Regardez Altay : contre Tottenham, tout le monde rongeait son frein à cause de lui. Aujourd’hui, il est notre héros. Il bosse dur, c’est un bon gars, et la vie réserve parfois de belles surprises."
Le tournant du match
Le moment clé ? Un arrêt monumental sur un penalty de Martin Ødegaard à la 72ᵉ minute, alors qu’Arsenal aurait pu passer à 2-1 avec un joueur en plus. Ce sauvetage a donné des ailes à United, qui a ensuite tenu jusqu’aux tirs au but.
Là encore, Bayindir a été impérial, repoussant une tentative basse de Kai Havertz – le seul raté sur les neuf penalties tirés.
Grâce à ces exploits, Bayindir entre dans l’histoire : il devient le premier gardien de Premier League en FA Cup (depuis la saison 2013-2014) à stopper un penalty en temps réglementaire et en séance de tirs au but lors du même match.
Une journée ordinaire pour un héros improbable
Ruben Amorim résume bien le tout : "Jouer pour Manchester United, c’est une chance, que ce soit pour un ou 90 matchs. Et Altay, aujourd’hui, a montré pourquoi il est ici."
De la risée des réseaux sociaux au statut de héros, Altay Bayindir vient de nous rappeler que, parfois, la vie réserve des rebondissements dignes des meilleurs scénarios hollywoodiens.