Le temps passe, mais certaines blessures restent. Eric Abidal, ex-international tricolore aux 67 capes, garde en travers de la gorge la manière dont son aventure en Bleu s’est terminée sous la houlette de Didier Deschamps. Officiellement, pas de rancune. Officieusement, un goût d’inachevé.
Invité à se livrer dans une interview fleuve avec le média « Carré », l’ancien latéral gauche de 45 ans est revenu sur cet épisode qui, visiblement, le hante encore un peu. « J’ai découvert… Je ne vais pas parler d’injustice, car les entraîneurs ont leurs choix à faire… Mais la façon dont ça s’est passé, c’est autre chose. J’ai toujours été droit avec Didier Deschamps. Lui, en revanche, a géré ça comme il l’a voulu. Soit. »
Le coup de fil qui passe mal
S’il y a bien un détail qui coince encore, c’est ce fameux appel. La veille de l’annonce de la liste pour le Mondial 2014, le sélectionneur prend son téléphone à 23 heures. Une heure tardive pour annoncer une nouvelle peu réjouissante : Abidal ne fera pas partie du voyage au Brésil. Un timing et un procédé que l’ancien Barcelonais n’a pas digérés.
« À un moment, oui, je lui en ai voulu. Il habite à deux kilomètres de chez moi et il m’appelle en pleine nuit pour me dire que c’est terminé ? Franchement, c’est presque mieux de ne pas appeler dans ces cas-là. Il peut dire qu’il m’a respecté… Non, il ne m’a pas respecté. »
Un brin fataliste, Abidal conclut néanmoins sur une note plus philosophe : « Je ne lui en veux pas… Mais ça coince quand même. Après, c’est du management, chacun sa méthode. »
La suite appartient à l’histoire : les Bleus s’arrêteront en quarts de finale contre l’Allemagne (0-1) lors de cette Coupe du monde. De son côté, Abidal, lui, avait déjà tiré sa révérence en sélection quelques mois auparavant, lors d’une défaite en Ukraine (2-0) en novembre 2013. Une sortie discrète, mais au fond, pas vraiment digérée.