Aimé Jacquet : Trahi, Attaqué... et Vainqueur !

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Avant de brandir le trophée suprême en 1998, Aimé Jacquet a dû affronter un adversaire aussi coriace que le Brésil : la presse sportive, et en particulier L’Équipe, qui lui avait réservé un traitement digne d'un punching-ball.


Une Réplique Cinglante Après la Victoire


La scène reste gravée dans les annales : quelques minutes après avoir vu la France terrasser la Seleção 3-0, le sélectionneur, encore en ébullition, lance un uppercut verbal retentissant à l'encontre du célèbre quotidien sportif. "Je ne pardonnerai jamais !", balance-t-il, le regard noir. Et ce n'est que le début de sa diatribe incendiaire.


Déterminé à solder ses comptes, Jacquet ne mâche pas ses mots : "Une certaine presse a menti honteusement. Je n’ai que mépris pour ces gens-là", assène-t-il avant de les qualifier de "voyous, irresponsables, malhonnêtes et incompétents". Puis, dans un dernier tacle glissé, il dénonce le "monopole de l’imbécillité". Ambiance !


L’Équipe en Mode Rétropédalage


Face à ce tsunami de reproches, L’Équipe tente un déminage d’urgence. "Aussi sincère avait été notre défiance, aussi sincère est aujourd’hui notre envie de féliciter Aimé Jacquet", peut-on lire dans les colonnes du journal. Mais le mal est fait, et le public a déjà choisi son camp.


Une Opposition Interne Chez L’Équipe


Dans les coulisses de cette croisade anti-Jacquet, Pierre Ménès, alors journaliste à L'Equipe, livre une anecdote croustillante. Un mois et demi avant le Mondial, une grande réunion se tient au sein du journal. Sceptique face à la virulence des critiques, il ose prendre la parole : "On a le meilleur gardien du monde, la meilleure défense du monde, le meilleur joueur du monde. Est-ce qu’on pourrait pas y aller un peu plus mollo sur Jacquet ?". La réponse fuse, sans appel : "Ferme-la, t’y comprends rien, Jacquet est un nul, il nous emmène dans le mur".


Une Sanction Pour Pierre Ménès


Conséquence immédiate de cette audace : Ménès se voit écarter de la couverture des Bleus durant le tournoi. "J’avais osé remettre en cause la ligne du journal, et ça ne pardonnait pas", confie-t-il. Pourtant, Aimé Jacquet, lui, n'a jamais tenu rigueur à ceux qui avaient tenté de prendre sa défense. "Il a toujours été charmant avec moi. Il savait que je n'étais pas derrière cette cabale", affirme l’ancien journaliste.


Une Revanche Inoubliable


Avec le recul, cette période illustre à quel point un sélectionneur peut se retrouver seul face à la tornade médiatique. Mais un titre de champion du monde vaut bien une revanche. Et celle d’Aimé Jacquet restera l’une des plus savoureuses de l’histoire du football français.


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